Recrutement : 9 TPE/PME sur 10 rencontrent des difficultés à trouver le bon candidat

D’après la dernière enquête de conjoncture publiée par la Confédération des petites et moyennes entreprises, 9 chefs de TPE/PME sur 10 rencontrent des difficultés à recruter des profils adaptés à leurs besoins. Selon eux, les candidats sont rares et les compétences font parfois défaut.

Absence de candidats, manque de compétences et turn-over important

Menée auprès de 2300 dirigeants de TPE/PME entre le 16 juin et le 12 juillet 2022, l’enquête de conjoncture de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) souligne, parmi d’autres éléments, les difficultés de recrutement rencontrées par les chefs d’entreprise.

Si 51 % d’entre eux cherchent à embaucher, 94 % disent avoir des difficultés à recruter le bon profil. Deux explications sont avancées par les dirigeants de TPE/PME :

  • d’une part, l’absence de candidats (74 %),
  • d’autre part le manque de compétences (47 %).

Par ailleurs, les dirigeants de TPE/PME sont confrontés à un phénomène de turn-over préoccupant. Les équipes doivent être très fréquemment renouvelées, la principale explication avancée par les chefs d’entreprise étant le souhait des salariés « de se consacrer à autre chose qu’à leur vie professionnelle » (53 %), à quasi-égalité avec l’envie des employés de changer de secteur d’activité (51 %).

D’après les dirigeants de TPE/PME interrogés, le turn-over s’expliquerait aussi par le désir des salariés « d’aller travailler chez un concurrent plus offrant » (30 %), ou par leur souhait de créer leur propre activité (16 %).

 

Des augmentations salariales pour faire face aux difficultés de recrutement

Face à ces difficultés de recrutement, et en réaction à la progression de l’inflation, 65 % des dirigeants de TPE/PME interrogés dans le cadre de l’enquête de conjoncture de la CPME ont augmenté les salaires en 2022. 40 % ont augmenté les salaires de l’ensemble des employés.

Les entreprises n’ayant pas augmenté les salaires invoquent comme principal motif (78 %) le « manque de capacités » de l’entreprise.

Qu’ils aient déjà augmenté les salaires ou pas depuis le début de l’année, 58 % des dirigeants comptent mettre en place une augmentation d’ici la fin 2022 pour compenser la progression de l’inflation.

Par ailleurs, 36 % des dirigeants de TPE/PME interrogés offrent à leurs employés un mode de rémunération supplémentaire, voire plus, parmi lesquels on trouve l’épargne salariale, la participation ou encore l’intéressement. 15 % comptent faire de même d’ici la fin de l’année.

68 % des chefs d’entreprise sondés ont déclaré avoir récemment versé une prime à leurs salariés. Parmi eux, 49 % ont versé des primes individuelles, et 41 % ont privilégié les primes collectives PEPA (prime exceptionnelle du pouvoir d’achat, appelée communément « prime Macron »). Certains ont cumulé les deux types de primes.

Enfin, l’enquête de conjoncture de la CPME révèle que 71 % des dirigeants de TPE et PME interrogés sont opposés à la mise en place d’un dividende salarié, qui permettrait de verser des dividendes aux collaborateurs sur le même principe que les dividendes versés aux associés et aux actionnaires d’une entreprise.

L’idée d’un dividende salarié obligatoire a été émise durant la campagne présidentielle de 2022 par Emmanuel Macron, qui y voit une possibilité de soutenir le pouvoir d’achat des Français.