D’après une étude réalisée par le cabinet de conseil Sia Partners pour le compte du quotidien Les Echos, le télétravail, instauré massivement par les entreprises durant la crise sanitaire, tend à se pérenniser. De plus en plus d’entreprises adoptent un modèle de travail hybride, avec 3 jours au bureau et 2 jours en télétravail. Zoom sur la réorganisation du travail poussée par le Covid.
Le télétravail, peu appliqué dans les PME et les ETI avant la crise sanitaire
Pour étudier les nouveaux modèles de travail des entreprises, le cabinet de conseil Sia Partners s’est basé sur les accords d’entreprise concernant le télétravail, 7 800 au total, enregistrés par le ministère du Travail entre 2018 et 2021.
En 2020, le télétravail avait déjà commencé à s’imposer aux entreprises, comme le confirmait le bilan annuel officiel de la négociation collective publié en juin 2021. En effet, un texte sur deux portant sur les conditions de travail était alors consacré au télétravail.
Cette tendance s’est accentuée en 2021. Au total, 3 093 accords et avenants sur le télétravail ont été recensés, soit plus du double par rapport à 2019.
Si les grandes entreprises s’intéressaient déjà au télétravail avant le début de la crise sanitaire, les PME et les ETI ne pouvaient pas en dire autant, ce qui explique que le télétravail ait connu un tel essor dans ce type d’entreprises. Entre 2019 et 2021, les PME ont été 2,5 fois plus nombreuses qu’en 2018 à instaurer le télétravail, et les ETI 2,4 fois plus nombreuses.
Télétravail et présentiel, un nouveau modèle de travail hybride
Les entreprises ayant déjà mis en place le télétravail avant la pandémie de Covid-19 ont été très nombreuses à modifier le dispositif existant. Ainsi, le télétravail était limité à un jour par semaine dans 44 % des accords et avenants recensés en 2019. Avec la crise sanitaire, ce dispositif est devenu minoritaire, reculant à 25 % tandis que les accords et avenants fixant deux jours hebdomadaires de télétravail sont passés de 27 à 40 %.
En 2019, la moyenne du nombre de jours maximum de télétravail par semaine était de 2,01 jours, contre 2,37 en 2021, avec des écarts peu significatifs selon la taille des entreprises. Dans le détail, la moyenne était en 2021 de :
- 2,33 jours dans les grandes entreprises,
- 2,39 jours dans les entreprises de taille intermédiaire,
- 2,36 jours dans les PME.
Les entreprises ayant opté pour plus de 2 jours de télétravail par semaine sont toutefois demeurées minoritaires. En 2020, 10 % des accords prévoyaient 5 jours de télétravail par semaine, et 9 % seulement en 2021, soit tout de même 2 fois plus qu’en 2019.
Cette même année, 17 % des accords d’entreprise autorisaient un maximum de 3 jours hebdomadaires de télétravail, une proportion qui a légèrement augmenté pour atteindre 19 % en 2021. Quant à la part des accords prévoyant 4 jours de télétravail par semaine, elle n’a pas évolué et représentait, en 2021 comme en 2019, 7 % du total.
De nombreuses entreprises ont donc adopté un modèle de travail hybride reposant sur 2 jours de télétravail et 3 jours en présentiel, ce qui fait émerger de nouvelles problématiques en termes de management et d’organisation. Le droit à la déconnexion en fait partie, et est de plus en plus présent dans les accords. En 2021, 2 accords sur 3 le mentionnaient, sans distinction de taille d’entreprise.