D’après une étude du Boston Consulting Group (BCG) et du Medef publiée à la veille du salon VivaTech, les PME françaises restent en retard sur la transformation numérique, qui a toutefois été considérablement accélérée par la crise sanitaire.
Les PME ne tirent pas assez profit de la transformation numérique
Si les PME françaises se sont dotées de nouveaux outils numériques depuis le début de la pandémie de Covid-19 pour faire face à la transformation des usages, elles ne se sont pas encore saisies pleinement des nouvelles opportunités s’offrant à elles.
Ainsi, elles sont encore peu nombreuses à tirer profit des données clients pour cibler leurs offres de produits et de services. Sur les 173 entreprises sondées dans le cadre de l’enquête menée par le BCG et le Medef, parmi lesquelles on compte 50 % de PME, la moitié seulement sont véritablement engagées dans un processus de transformation numérique.
En revanche, les grands groupes entendent bien tirer profit de la transformation numérique : ils sont 53 % à prévoir une augmentation de 10 % du budget prévu à cet effet, et 49 % à souhaiter une numérisation accrue de leurs opérations.
Des aides méconnues et une pénurie de talents
En parallèle, 51 % des entreprises sondées, parmi lesquelles une majorité de TPE et de PME, ne songent même pas à mettre en place un projet de valorisation des données. Dans les secteurs d’activité dits traditionnels, comme l’hôtellerie, les transports ou l’agriculture, ce chiffre monte à 57 %.
Seuls 26 % des entreprises concernées ont profité de la crise sanitaire pour proposer une solution e-commerce, et 61 % n’ont recruté récemment aucun profil spécialisé dans le numérique.
Si le manque de budget peut expliquer ce retard, la transformation numérique ayant un coût certain, il existe pourtant des aides spécifiques. Parmi elles, on peut mentionner le crédit d’impôt innovation, qui a été prorogé jusqu’à fin 2024. Son taux varie selon les régions (France métropolitaine ou DOM) de 20 à 40 %, et s’applique aux dépenses d’innovation n’excédant pas le montant de 400 000 euros.
Mais les TPE et PME méconnaissent les différentes aides publiques, et alors que 42 % des entreprises sondées expriment un besoin de financement, seuls 20 % des PME ont pu bénéficier des aides numériques proposées dans le cadre du plan de relance.
De plus, selon Pascale Dumas, co-présidente de la commission Mutations numériques et impacts sociétaux du Medef, 200 000 emplois sont à pourvoir dans le secteur du numérique, et ils seront 300 000 dans 5 ans. Il y a donc urgence à résorber la pénurie en mettant en place des plans de formation et de reconversion.
L'étude BCG x MEDEF sur l'impact de la crise sanitaire sur la maturité digitale de la France.