Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel envisagent une mise en commun de leurs distributeurs automatiques de billets. L’objectif de ces trois banques est de s’adapter à la baisse des paiements en espèces. Une première étude sera conduite jusqu’à la fin de l’année, pour une éventuelle mutualisation des DAB à partir de la fin 2023.
DAB en commun : un partenariat à l’étude
Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel possèdent près d’un tiers du parc de distributeurs de billets en France, soit 15 000 sur les 48 000 DAB encore en service.
Les trois banques ont annoncé « étudier un projet de mise en commun » de ces distributeurs dans le but de « garantir, ensemble et durablement, le meilleur accès au libre-service bancaire et renforcer l’offre de services pour leurs clients ».
Concrètement, les clients de ces 3 banques pourraient, sur ces automates communs, effectuer des dépôts de chèques, des dépôts et retraits d’espèces, imprimer un RIB ou encore consulter leurs comptes sans frais.
Pour ces 3 enseignes, l’enjeu est de s’adapter aux usages des Français, qui délaissent de plus en plus les espèces au profit d’autres moyens de paiement, notamment la carte bancaire. La pandémie de Covid-19 a accéléré les choses en favorisant le paiement sans contact, qui a augmenté de 53 % en 2020.
D’après une enquête de la Banque centrale européenne parue fin 2020, 39 % des transactions effectuées par carte bancaire sont des paiements sans contact. Au total, 35 % des transactions effectuées en France se font par carte bancaire, contre 59 % en espèces. Quant aux retraits d’espèces, ils ont reculé de 23 % en 2020, d’après le Groupement des Cartes Bancaires.
Les Français se détournent des espèces des DAB
Or, si les retraits d’espèces sont en nette baisse, les coûts de gestion des distributeurs automatiques de billets sont en hausse, car ces derniers sont de moins en moins rentables. Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel envisagent bel et bien, avec cette mise en commun, la fermeture d’un certain nombre de DAB, sans vouloir communiquer de chiffres.
Actuellement, d’après les données de la Banque de France, la quasi-totalité de la population française, 99 % exactement, a la possibilité d’accéder à un distributeur automatique en moins de 15 minutes en voiture. Anticipant les craintes concernant l’accès aux DAB dans les zones rurales, les 3 enseignes ont assuré vouloir « sécuriser l’implantation des automates dans les territoires ruraux ».
Le nombre de distributeurs de billets en activité sur le territoire français est en diminution depuis quelques années. Ainsi, selon un rapport de la Banque de France, on en recensait 52 451 fin 2018, 50 316 un an plus tard, et 48 710 en 2020.
D’autres banques européennes ont choisi de mutualiser leurs distributeurs automatiques. C’est notamment le cas en Belgique, avec la mise en commun des automates de 4 enseignes : BNP Paribas-Fortis, ING, Belfius et KBC ont créé l’entreprise Batopin, et exploitent ensemble les trois quarts des DAB de Belgique, soit 5 800 DAB.
En France, les réseaux respectifs de DAB de BNP Paribas, Société Générale et Crédit Mutuel sont répartis différemment sur le territoire, ce qui mène naturellement à une certaine complémentarité. En effet, alors que les 6 000 distributeurs de Crédit Mutuel sont plutôt situés loin des pôles urbains, les 5 000 DAB de Société Générale et les 4 000 automates de BNP Paribas sont le plus souvent implantés dans les centres-villes.
D’autres enseignes pourraient se joindre à ces 3 premières. Une étude sera menée jusqu’à la fin de l’année ; si le projet se concrétise, les premiers distributeurs mutualisés devraient être mis en service fin 2023.