Le cabinet de conseil Altares a comptabilisé près de 10 000 défaillances d’entreprises au premier trimestre 2022, soit une hausse de 34,6 % sur un an. Le niveau des défaillances reste toutefois inférieur à celui observé avant le début de la crise sanitaire. Le plan de résilience économique et sociale devrait permettre de contenir la hausse actuelle.
Défaillances d’entreprises : la fin du « quoi qu’il en coûte »
D’après une étude du cabinet de conseil Altares « Études de défaillances et sauvegardes des entreprises en France au premier trimestre 2022 », 9 972 défaillances d’entreprises ont été recensées entre janvier et mars 2022, ce qui correspond à une hausse de 34,6 % par rapport au premier trimestre 2021.
Ces deux dernières années, les dispositifs de soutien à l’économie et la tolérance des organismes sociaux avaient permis de réduire considérablement le nombre de défaillances d’entreprises. En 2021, la Banque de France avait comptabilisé seulement 27 285 défaillances, contre 32 184 en 2020.
Malgré le rebond observé au premier trimestre 2022, le niveau des défaillances reste inférieur à celui observé avant le début de la crise sanitaire. En 2019, 52 000 défaillances d’entreprises avaient été comptabilisées, contre environ 30 800 sur 12 mois glissants.
Si dans l’ensemble, les entreprises parviennent à garder la tête hors de l’eau, les structures qui emploient entre 10 et 49 salariés sont particulièrement fragilisées. Le nombre de procédures collectives dont elles font l’objet a augmenté de 56 % sur un an, et est plus élevé qu’avant la pandémie de Covid-19.
Par ailleurs, les jeunes entreprises, créées il y a moins de 5 ans, représentent près de la moitié des défaillances recensées au 1er trimestre 2022, et 20 % des procédures collectives concernent des entreprises âgées de moins de 3 ans.
Cette tendance à la hausse des défaillances est donc, du moins en partie, liée au nombre record de créations d’entreprises observées en 2021. L’année dernière, près d’un million d’entreprises avaient vu le jour, soit une hausse de 17 % sur un an.
Parmi ces jeunes entreprises, certains secteurs comme les services aux particuliers, le commerce ou encore la restauration ont été particulièrement impactés par le rebond épidémique de l’hiver dernier et la baisse de la consommation.
Une hausse contenue grâce au plan de résilience
Si l’industrie manufacturière a jusqu’ici tenu bon, l’invasion de l’Ukraine et la flambée des prix des matières premières et de l’énergie pourraient bien changer la donne. Les entreprises qui avaient retrouvé un peu de trésoreries vont devoir faire face à des charges élevées, sans être toutes en mesure de répercuter ces hausses sur leurs prix de vente.
Le plan de résilience économique et sociale devrait permettre, selon une étude de l’assureur-crédit Allianz Trade, d’éviter environ 6 400 défaillances, mais seules les entreprises capables de prouver qu’elles sont fragilisées par le conflit russo-ukrainien seront susceptibles de bénéficier de ce dispositif.
Le cabinet d’études Altares prévoit 35 000 défaillances d’entreprises cette année, tandis que Allianz Trade estime que leur nombre total devrait être compris entre 31 000 et 39 000. La durée de la guerre en Ukraine et la nature des sanctions imposées à la Russie pourraient toutefois avoir une incidence sur ces estimations.