Les taux de rémunération de plusieurs placements bancaires sont en train d’évoluer à la faveur de l’inflation. Celui du Livret A est passé à 2 % au 1er août 2022. Le taux du plan d'épargne logement (PEL) pourrait également être réévalué et revalorisé en 2023.
Les banques annoncent d’importantes reprises de provisions
La hausse des taux permet aux banques d’accroître leur marge d’intérêt sur les crédits qu’elles accordent, mais pas seulement. Elle a aussi pour effet de desserrer les contraintes pesant sur certains produits d’épargne dont fait partie le PEL. Plusieurs banques ont déjà passé des reprises de provisions liées à l’épargne logement, estimant que celle-ci devrait moins impacter leurs comptes à l’avenir.
Crédit Agricole, qui concentre la majorité des encours de PEL (109 milliards d’euros à fin 2021), a annoncé un résultat net part du Groupe de 2769 millions d’euros au 2ème trimestre 2022. Les éléments spécifiques de ce trimestre ont eu un effet net positif de 322 millions d’euros sur le résultat net part du Groupe, dont 254 millions d’euros d’impact positif pour les provisions épargne logement. La Société Générale suit cette tendance avec des réserves au titre de l’épargne logement qui ont diminué de 30 % en 6 mois, passant de 316 millions d’euros à fin 2021 à 222 millions d’euros en juin 2022.
Le rendement des PEL pourrait s’envoler en 2023
Si le taux du Livret A a été multiplié par 4 depuis le début de l’année, ce n’est pas le cas du PEL. Il faut dire que les caractéristiques de ce placement sont différentes : plafond élevé, versements obligatoires, retraits partiels interdits, durée de vie limitée dans le temps… La rémunération du PEL répond également à une logique différente de celle du Livret A car son taux est dit « générationnel », ce qui signifie qu’il est défini à l’ouverture pour toute la durée de vie du plan. De plus, la formule de calcul utilisée par les pouvoirs publics prend comme référence des « taux swaps » de différentes maturités et non l’inflation ou des taux interbancaires à court terme.
La tendance devrait néanmoins changer dans les prochains mois. La politique monétaire a évolué pour tenter de contenir l’inflation et impacté par la même occasion les taux swaps. Résultat : le taux technique du PEL calculé chaque mois par la Banque de France augmente. Il a passé le seuil des 1 % en avril et s’établit désormais à 1,65 %. Selon l’institution, la prochaine revalorisation devrait intervenir en janvier 2023. Pour les épargnants qui souhaitent ouvrir un PEL, c’est une bonne nouvelle. En revanche, la hausse des taux est moins intéressante pour ceux qui envisagent de souscrire un prêt PEL, un crédit à taux réglementé fixé sur le montant épargné dans le PEL.