Vous êtes responsable d'une association œuvrant dans l'animation et l'encadrement des jeunes ? Découvrez le contrat d'engagement éducatif, un outil indispensable pour les centres de vacances et autres accueils collectifs de mineurs. Ce contrat se distingue par ses spécificités en matière de durée du travail, de rémunération et de conditions de rupture. Maîtrisez ces particularités pour une gestion optimale de votre personnel (animateurs, éducateurs, directeurs) et assurez-vous de respecter toutes les obligations légales. Guide pratique pour tout savoir sur le CEE.

Les éléments obligatoires du contrat d’engagement éducatif
Le contrat d’engagement éducatif est un document réglementé qui doit être formalisé par écrit.
Le CEE doit inclure les informations essentielles suivantes :
- l'identification des signataires et leurs adresses respectives ;
- la période de validité du contrat, ainsi que les modalités pour y mettre fin prématurément ;
- le salaire accordé ;
- le nombre prévu de jours de travail ;
- le planning prévisionnel des jours de travail durant le contrat, avec une répartition hebdomadaire ou mensuelle ;
- les situations justifiant une possible modification du planning prévisionnel, et le détail de ces modifications qui doivent être communiquées au salarié au moins sept jours avant leur mise en œuvre sauf en cas d'urgence ;
- les jours de repos accordés ;
- s'il y a lieu, les avantages en nature et le total des indemnités perçues.
Les particularités du CEE par rapport au droit du travail
Le contrat d’engagement éducatif se distingue du droit du travail commun sur plusieurs points, notamment :
- les normes relatives au temps de travail ;
- l'organisation et la flexibilité des horaires, à part pour le travail effectif ;
- certaines règles sur les pauses et le travail de nuit ;
- le repos quotidien et hebdomadaire ;
- les modalités de rémunération.
Bon à retenir : l'ensemble des CEE conclus par un même employeur et un même salarié ne doit pas excéder 80 jours sur une période de douze mois consécutifs. Si cette durée est dépassée, le contrat est transformé en un contrat à durée indéterminée.
Les dérogations et aspects pratiques du CEE
La rétribution des engagés
Le salaire pour les personnes engagées sous un CEE est défini par une rémunération journalière minimale fixe, qui doit être au moins équivalente à 2,20 fois le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC). En 2024, cela représente 25,63 euros brut par jour.
Le contrôle du temps de travail
Le nombre de jours de travail pour une personne sous CEE est plafonné à 80 par an. Dépasser cette limite entraînerait la transformation du contrat en CDI selon la jurisprudence.
La planification du travail et des temps de repos
La semaine de travail ne doit pas excéder 48 heures. L'employé doit bénéficier d'une période de repos de 24 heures sans interruption chaque semaine, et d'une pause quotidienne d'au moins 11 heures consécutives, à moins que l'employé ne loge sur le lieu de travail, auquel cas il a droit à un repos compensatoire équivalent.
Concernant le repos quotidien, des litiges fréquents ont abouti à la conclusion par la juridiction administrative que les exceptions aux limites légales étaient acceptables pour les CEE, en raison de l'engagement et de l'esprit militant qui les caractérisent (Conseil d'État, 30 janvier 2015, nº 363520).
La rupture anticipée du CEE
Les conditions de rupture anticipée
Le CEE est par essence un contrat à durée limitée conclu pour un objectif précis et se termine à la date indiquée. Toutefois, il peut être rompu avant le terme prévu dans des cas spécifiques tels que :
- un accord mutuel ;
- un cas de force majeure ;
- une faute grave ;
- une incapacité pour l'une des parties à remplir son rôle.
Bon à savoir : l'employeur doit suivre la procédure de licenciement pour mettre fin à un CEE. En cas d'omission, il pourrait être contraint d'indemniser l'employé pour le préjudice subi.
L'importance des mentions obligatoires
Étant donné qu'il s'agit d'un contrat dérogatoire au droit du travail habituel, le CEE doit inclure certaines informations essentielles. L'absence de ces informations peut entraîner une reclassification du contrat en CDI.
Voici les éléments indispensables à ne pas omettre :
- la durée du contrat ;
- le nombre prévu de jours de travail ;
- le planning de travail indicatif ;
- les modalités pour une rupture anticipée.
Pour assurer une gestion efficace et conforme des CEE, il est recommandé aux associations de veiller à ce que les salaires et autres paiements aux employés soient correctement administrés via le compte bancaire de l'association, garantissant ainsi transparence et conformité financière.